Retirez les policiers de notre campus : une réponse à la brutalité policière du 6 juin 2024
Le 6 juin 2024, un groupe autonome d’étudiants a occupé de façon pacifique le Pavillon James (administration) de l’Université McGill au nom de la libération de la Palestine. En réponse, l’administration de l’université a autorisé la présence du Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) sur le campus et leur a donné la permission d’entrer dans le Pavillon James. La réponse policière comprenait des policiers anti-émeute (Section du support et interventions spécialisées, SIS).
Les policiers ont sans équivoque fait preuve d’une force excessive à l’égard des manifestants. Étudiants et membres de la communauté, y compris des personnes âgées, ont été aspergés de gaz lacrymogène et de gaz poivré. La brutalité, documentée dans de nombreuses vidéos indépendantes, démontrent des agents du SPVM qui lancent des grenades lacrymogènes directement sur les manifestants. Les policiers ont utilisé des boucliers anti-émeute et des matraques pour frapper les manifestants qui étaient tombés au sol en fuyant, ce qui a causé des blessures graves à plusieurs étudiants, y compris des commotions cérébrales causées par des coups à la tête. De plus, certains manifestants tombés au sol ont reçu des coups de pied de la part de policiers.
Suite à ces événements, l’administration de McGill a choisi de fabriquer rétroactivement du consentement pour les actions de la police ainsi que sa propre culpabilité dans les attaques de la police contre ses étudiants. Dans un courriel envoyé à tous les étudiants et au personnel, elle a présenté les manifestants étudiants pacifiques comme violents et menaçants. Dans ce courriel, Deep Saini prétend que des chants de « violence now » (« violence maintenant ») ont été entendus, un recadrage irresponsable et franchement gênant des chants demandant à McGill de « divest now » (« désinvestir maintenant »). Saini a également eu l’audace de déclarer : « McGill remercie la police pour son expertise dans la gestion de la situation ».
McGill est bien plus que son administration. Le Comité Exécutif de AÉÉDEM ne remercie pas la police pour sa gestion de la situation. Nous condamnons totalement la brutalité grotesque dont les étudiants ont été témoins jeudi. De plus, nous considérons qu’il s’agit de la plus récente d’une longue et croissante série d’actes de militarisation contre l’activisme étudiant dont nous avons été témoins cette année académique. Nous avons vu l’administration de McGill tenter d’utiliser le SPVM comme force de sécurité privée pour réprimer le militantisme syndical et pro-palestinien sur le campus. Ceci est inacceptable. Personne n’est en sécurité sur un campus universitaire où la brutalité policière est considérée comme une « expertise ».
Nous demandons à l’administration de reconnaître que les événements du 6 juin 2024 étaient une démonstration de brutalité policière, et non d’expertise, et de s’excuser auprès des étudiants qui ont été attaqués par la police à la demande de l’administration.
Nous réitérons également le soutien du Comité Exécutif et du Conseil des Délégués de AÉÉDEM aux demandes du campement : que l’Université McGill divulgue tous ses investissements, se désengage de toutes les participations profitant de l’apartheid israélien, défende les activistes étudiants contre les sanctions académiques et les représailles, et déclare son opposition institutionnelle à l’apartheid israélien et au génocide en Palestine.
Signé,
Le Comité Exécutif de AÉÉDEM