Exposition 3 - L'AÉÉDEM se développe–les grèves de 2003 et de 2008
Emplacement de l’exposition physique: Prenez l’escalier ou l’ascenseur jusqu’au 4ème étage de Arts West. Le panneau d’affichage de l’AÉÉDEM pour l’histoire de l’art et les études de communication se trouve dans le couloir à droite, après les doubles portes et vers les bureaux de l’AHCS.
La première convention collective de l’Association des étudiant.e.s diplômés employé.e.s à McGill (AÉÉDEM) était en vigueur du 1er janvier 1998 au 31 mai 2001. Il a fallu plus de quatre ans pour négocier l’entente. Les négociations pour le deuxième contrat se sont déroulées relativement rapidement. L’AÉÉDEM et l’employeur sont néanmoins parvenus à une impasse sur les salaires, qui constituaient l’une des lacunes majeures du premier contrat. Les auxiliaires de l’AÉÉDEM, payés entre 14,59 et 18,49 dollars de l’heure, réclamaient 22 dollars de l’heure pour tous. La contre-offre de McGill se situait entre 17,68 $ et 19,24 $. En comparaison, la moyenne nationale pour les auxiliaires syndiqués durant cette période était de 24,42 $.
Les négociations étant au point mort, l’AÉÉDEM a organisé un vote de grève favorable lors d’une assemblée générale en mars 2003. La menace de grève n’a pas mené à une entente, alors le 24 avril 2003, 900 auxiliaires d’enseignement de McGill ont déclenché une grève générale illimitée. Tout au long de la grève, les deux parties ont continué à rencontrer un conciliateur désigné par le Conseil du travail pour sortir de l’impasse entre l’AÉÉDEM et l’employeur sur les questions monétaires. En début mai 2003, le conciliateur a présenté une recommandation non contraignante aux deux parties.
Lors d’une assemblée générale le 8 mai, les auxiliaires d’enseignement ont accepté la recommandation du conciliateur et un retour au travail. Le règlement prévoyait une augmentation salariale immédiate de 16,92 à 19,76 $ à l’automne 2003 et de 18,16 à 20,35 $ à l’hiver 2004. Dans ce deuxième contrat d’auxiliaire, la question de longue date de l’équité salariale entre les départements a été résolue en 2006. La deuxième convention collective établissait également que toute augmentation supplémentaire de la charge de travail pour un cours se verrait d’abord offrir aux auxiliaires au salaire des auxiliaires avant de pouvoir être proposé aux autres employé.e.s et que la rémunération des heures supplémentaires serait accordée après accord avec le directeur ou la directrice d’un département. Ces victoires sur des questions monétaires controversées ont prouvé une fois de plus que les grèves portent fruit. Il s’agit de la première des deux grèves qui ont secoué la première décennie du XXIe siècle.
La convention collective de 2003 a laissé plusieurs importantes questions en suspens. En préparation pour la prochaine ronde de négociations qui débuterait en 2007, les auxiliaires d’enseignement ont exprimé leurs inquiétudes quant au fait qu’ils travaillent plus d’heures que ce qui leur était payé et que les salaires étaient encore loin derrière ceux des auxiliaires des universités d’Ottawa et de Toronto. D’avril à juin 2008, l’AÉÉDEM a mené une grève très difficile de onze semaines pour réclamer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail. Au cœur des revendications du syndicat en 2008 se trouvait la création d’un formulaire de charge de travail qui protégerait les auxiliaires des tâches imprécises et du surtravail. À l’époque, il s’agissait de l’une des plus longues grèves d’employé.e.s aux cycles supérieurs en Amérique du Nord.
“We fought long and hard for the terms of our new collective agreement and it reflects a vast improvement in our working conditions. For us, today’s signing underscores the power of unionized teaching staff and what we can achieve together through collective bargaining—and, when necessary, withholding our labour.”
—Press release, Richard Hink, AGSEM President, July 2008.
La grève réussit à imposer d’importantes concessions à McGill. Le 22 juillet 2008, l’AÉÉDEM et McGill ont signé le texte définitif de leur troisième convention collective, un mois après avoir voté la fin d’une grève de onze semaines. Même si elle n’a pas tout accompli, la grève de 2008 a permis d’obtenir des droits très importants pour les auxiliaires d’enseignement. Le nouvel accord prévoyait de meilleurs salaires ; l’amélioration des congés de conférence, de deuil et de maladie ; des protections protégeant la propriété intellectuelle et donna un recours dans des cas d’harcèlement sexuel et psychologique ; la formation, de l’équipement et des fournitures payées ; des ressources supplémentaires pour le syndicat et un formulaire de charge de travail obligatoire qui prévient les heures supplémentaires non rémunérées et définit clairement les tâches assignées à l’employé.e. Cette convention collective était en vigueur jusqu’au 30 juin 2011.
“I think that came out of 2008. That was Rick’s thing: the workload form. And that was a big thing, because at least you got a recognition that there are different tasks that you’re doing and they need to be accounted for and the AO’s [administrators] had to be trained on using the workload form. And if you didn’t have [the workload form], you could get a grievance out of that.”
—Interview with Lerona Lewis, AGSEM President (2008-12).
Le prochain cycle de négociations à l’automne 2011 portait principalement sur les exigences monétaires. Ces négociations ont été résolues rapidement, n’ayant duré que peu de temps après l’expiration de la troisième convention collective jusqu’au 20 décembre 2011. Les négociations pour la troisième convention collective ont été accélérées pour une raison stratégique très importante : l’AÉÉDEM était en négociation pour deux autres groupes d’employé.e.s, surveillant.e.s et chargé.e.s de cours.